29 novembre, 2007

Que fait la peau lisse (oui je sais)


Plusieurs blessés dans une manifestation étudiante à Nantes

LeMonde.fr

Mardi 27 novembre 2007 vers 17 h 30, à Nantes (Loire-Atlantique), une manifestation d'étudiants et de lycéens contre la loi Pécresse a donné lieu à des affrontements avec la police qui ont fait plusieurs blessés, dont un lycéen de 17 ans grièvement atteint à un oeil.

Environ 3 500 manifestants, en majorité lycéens, ont d'abord défilé dans le calme, puis le cortège a bifurqué vers le rectorat, où étaient postés près de soixante-dix policiers et gendarmes. Trouvant le portail clos, et après avoir enfoncé un grillage, un millier de manifestants s'est engouffré dans le parc du rectorat, désormais face aux gendarmes mobiles et aux policiers, surpris.


"ILS SONT EN TRAIN DE TIRER SUR DES JEUNES !"

A l'intérieur du bâtiment, "le recteur est en contact téléphonique permanent avec le directeur de cabinet du préfet", raconte le commissaire Yves Monard, directeur départemental de la sécurité publique."Quand le recteur a dit OK, je n'ai pas vu l'intérêt d'attendre", dit-il. "Je suis allé voir les manifestants pour leur demander de partir gentiment. En leur disant : si vous ne partez pas, on sera obligé d'intervenir." Essuyant un premier refus, le commissaire réitère sa demande. Moins d'une minute plus tard, il fait évacuer.

Les forces de l'ordre, casquées, avec boucliers et matraques, chargent sans répit. Dans la mêlée, ils frappent, reçoivent des coups de pied tandis qu'à l'arrière la clameur s'élève : "Etudiants, non violents, on va partir !" Les coups pleuvent devant les photographes. En dix minutes, les manifestants refluent vers la sortie. La violence de l'affrontement surprend. La police veut aller vite pour éviter que d'autres manifestants ne pénètrent dans le parc, et ne se trouve en difficulté. "Sinon, à l'intérieur, ça devenait ingérable", dit le commissaire. Il veut éviter toute incursion dans le bâtiment.

Depuis la rue, quelques pierres sont lancées. Les policiers en civil de la brigade anticriminalité (BAC) prennent le relais. Des Flash-Ball sont dirigées vers les manifestants. Un coup part vers la foule, stupéfaite, qui recule. "On a tiré un coup de Flash-Ball parce que c'est un moyen de dissuasion qu'on utilise en cas de projectiles", souligne le commissaire. Mais Pierre, un lycéen de 17 ans, reste à terre, livide, blessé entre l'arcade sourcilière et la tempe. "Mais ils sont en train de tirer sur des jeunes !", s'indigne une infirmière du
campus. Alertée, elle veille sur la victime jusqu'à l'arrivée des secours qui le transportent aux urgences.

DEUX AUTRES MANIFESTANTS HOSPITALISÉS

"La perte de l'œil n'est toujours pas écartée", s'inquiète son père, aujourd'hui, dans le quotidien nantais Presse-Océan. Flash-Ball ? Coup de matraque ? Les circonstances restent floues. Selon la préfecture, "il semble que la blessure du jeune homme soit intervenue avant l'unique tir de Flash-Ball." A Nantes hier, l'incident a ému l'UNEF, la FSU, la FCPE et la CGT.

Deux autres manifestants et un policier ont été hospitalisés. Le bilan officiel fait état de dix victimes parmi les forces de l'ordre. Bilan qui laisse sceptiques les assemblées générales d'étudiants, réunies mercredi. Où le récit des incidents a soulevé la colère. D'autant que trois lycéens et deux étudiants étaient encore en garde à vue.


Mais ça va où là?

Excuses

Je tiens officiellement à m'excuser auprès de ma chère et tendre soeur Julie qui m'a gracieusement donné avant tout le monde une super (achement bien) étude sur la France et la grève.
Voili voilou, encore désolé et vive Dauphine :)

28 novembre, 2007

La Bretagne et le remembrement

Voilà. Je cherchais une vraie explication depuis quelques temps, j'ai enfin trouvé un point de vue qui me plaît.

Voici un bloggeur qui a lui aussi été touché par la chanson de Gillou et qui a poussé ses recherches.

Le vieillissement des haies et l'utilisation d'herbicides sont les nouvelles menaces qui planent sur le bocage breton. Le changement des pratiques agricoles de l'après-guerre a bouleversé le paysage bocager en Bretagne. Entre les années 1960 et 1990, le remembrement des parcelles et l'arasement des haies étaient subventionnés afin de faciliter l'accès aux engins agricoles devenus plus encombrants. Encore aujourd'hui, la Politique Agricole Commune, en déduisant les haies trop larges et les îlots d'arbres du calcul de prime agricole, n'incite pas au maintien du bocage dans les zones cultivées.
Pourtant, ce n'est plus l'arasement subventionné qui menace le bocage breton, mais plutôt un manque d'entretien des haies. Après 20 ans d'arrachage, nombreux sont les propriétaires qui n'ont plus de temps à consacrer à leurs haies ou ne savent plus comment entretenir les essences bocagères. C'est ainsi que les ragosses disparaissent peu à peu du paysage d'Ille-et-Vilaine parce qu'elles ne sont pas remplacées. Résultat, l'état sanitaire des haies bocagères est en déclin. Celles qui subsistent vieillissent et auront disparu d'ici 50 ans, faute de renouvellement.
L'utilisation, en milieu rural, d'herbicides débroussaillants est une autre forme de pression sur le bocage. Pour gagner du temps, de nombreuses collectivités préfèrent un désherbage chimique à une solution mécanique, provoquant ainsi des catastrophes écologiques et agronomiques. De nombreuses espèces végétales et animales meurent, celles qui survivent sont rendues plus résistantes et en particulier, les ravageurs de cultures et les mauvaises herbes migrent vers les parcelles cultivées. .

Les haies ont été faites par l'homme, pour l'homme.
Idéales pour séparer 2 milieux, les haies trouvent leur place au bord des routes, où elles atténuent les nuisances pour les riverains (déplacement d'air, bruit, odeur).
Dès le Moyen-Age, les forêts ont été déboisées pour faire place aux cultures. Néanmoins, chaque parcelle conservait sur son pourtour, une bande de végétation. Celle-ci permettait de délimiter le terrain. Ainsi sont apparues les haies que nous connaissons.
La haie, au fil du temps, est devenue un écotone dans lequel la chaîne alimentaire trouve tous ses maillons. Les habitants de la campagne lui rendaient visite régulièrement, pour l'entretenir, mais aussi pour y prélever des éléments nécessaires à la vie courante. Avec l'ère de la mécanisation de l'agriculture, les haies sont devenues gênantes, délimitant des champs trop petits. En France, l'apogée de leur suppression remonte aux années soixante. Lorsque le remembrement à été décidé, c'est plus de 200 000 Km de haies qui ont été arrachées. Au niveau mondial, c'est deux millions de kilomètres supprimés.
Hélas, comme beaucoup de choix et d'actions menés à grande échelle, sans prendre garde aux éventuelles conséquences, cette politique d'arrachage fit plus de mal que de bien. Pour cette raison, aujourd'hui, on incite les agriculteurs à replanter des haies.

* Un bienfait pour les cultures: car au premier coup d'oeil, on peut se poser la question ; les cultures proches de la haie sont généralement moins "belles" qu'au milieu du champ (ce fait est dû à la concurrence entre la haie et la culture). Néanmoins, des études très sérieuses montrent que dans un environnement de haies, le rendement des cultures est supérieur de 5 à 15 %.
* Une fabrique à humus: l'automne et son épais tapis de feuilles mortes fournissent à la terre un engrais naturel important pour son équilibre. Les feuilles mortes sont mangées par les différents insectes, vers, bactéries, vivant dans la haie. Une fois digérées et rejetées, elles deviennent cet engrais si riche en minéraux, très utile pour la régénération des sols.
* Un brise-vent de première qualité: en effet, rien de mieux qu'une haie, pour protéger un sol des méfaits du vent. Là où un mur ne protège le sol que sur une longueur égale à 2 fois sa hauteur, une haie permet une protection allant de 10 à 20 fois sa hauteur (plus elle est perméable, plus elle est efficace, sa perméabilité idéale pour le vent étant de 70%).
* Un régulateur du climat: grâce à son ombre et à son action sur le vent, le sol se dessèche moins en été ; la rosée est également plus importante. En hiver elle constitue un obstacle très efficace contre les vents forts et les déplacements d'air froid. Ainsi, été comme hiver, la température à sa proximité est plus clémente. Certaines régions (principalement dans les pays du nord) ont vu leur température moyenne sur l'année augmentée de 2 à 3 degrés et les journées de grands vents diminuées ; ceci, quelques années après une campagne de plantation intensive de haies.
* Une éponge: avec les fossés, c'est un excellent moyen de réguler les eaux pluviales. Grâce à ses racines, la haie facilite l'infiltration de l'eau dans les nappes phréatiques, ainsi que le drainage du sol. Par cette action, elle limite considérablement l'érosion du sol. A titre d'exemple, on peut citer le cas du déferlement de boue qui s'est abattu sur la commune de Morlaix (Finistère) après le remembrement.
* Un transformateur: par ses racines, elle retient les résidus d'engrais pour les transformer en engrais naturel. Il n'y a qu'à voir le problème de l'épandage du lisier en Bretagne, pour se convaincre de son action bénéfique. Non retenu par des haies, le lisier "s'écoule" jusqu'à la mer, lors des périodes pluvieuses.
* Un abri pour les insectivores: certains insectes sont redoutables pour les cultures. Là encore la haie offre une solution, en hébergeant de nombreux insectivores (crapaud, lézard, merle, coccinelle, mésange, etc).

Les inondations en Bretagne : la nature ? les hommes ?
Il y a toujours eu des inondations en Bretagne. Pas chaque année mais en cas de pluviométrie exceptionnelle. Celle-ci survient de temps à autre, la régularité statistique des moyennes de précipitations cachant en fait une profonde instabilité météorologique des types de temps
La disposition du relief et la nature des sols ne sont pas neutres. La Bretagne est surtout constituée de plateaux peu élevés (100 à 180 m) correspondant à des affleurements de roches résistantes (granites, grès) et imperméables : l’eau s’y enfonce peu. Ces plateaux sont incisés de vallées courtes, souvent encaissées, qui débouchent sur la mer par de petits estuaires appelés « rias » que le flux de marée remonte deux fois par jour
Les grandes vallées et les plaines alluviales où l’eau pourrait s’étaler en cas de crue sont rares en Bretagne occidentale. Leur importance croît vers le sud-est, dans les pays nantais et rennais : les larges vallées de l’Oust, de la Vilaine, de la Loire, les marais de l’estuaire du grand fleuve, constituent ici de vastes zones humides où nos ancêtres se gardaient bien de bâtir car ils savaient que le risque de submersion existait, de temps en temps. Des permis de construire trop généreusement distribués depuis 50 ans ont malheureusement favorisé l’installation d’activités économiques et de lotissements sur ces zones basses réputées inondables.
Inondations : ménager le territoire
Les inondations ont suscité un vrai traumatisme dans plusieurs villes et villages de l'Ouest. Passée la légitime émotion, il faudra bien s'interroger sereinement sur les origines de la fréquence accrue des inondations qui frappent chaque hiver notre région.
Toutes les époques de notre histoire ont connu des crues, des inondations, et c'est la vie même des cours d'eau qui les conduit tantôt à occuper un lit mineur, tantôt à élargir leur emprise sur tout le lit majeur. Dans un monde que nous voulons peut-être abusivement dominer et façonner en fonction de nos modes de vie, de travail ou de circulation, n'avons-nous pas trop oublié que la nature ne se commande pas ?
Ceci étant, il n'échappe à personne que l'effet de ces circonstances naturelles se trouve aujourd'hui amplifié par tous les aménagements opérés sur les bassins versants. Les associations ont beaucoup évoqué - à raison - les remembrements avec la destruction des talus et des haies, l'assèchement des zones humides, ou encore l'importance des sols nus après la culture du maïs. II faut souligner également la part croissante, dans notre société urbaine, des zones imperméabilisées : voies routières, espaces industriels, zones commerciales. Dans la course au développement à laquelle se livrent entre elles les agglomérations, c'est à celle qui construira et bitumera le plus ! A cet égard, en confiant aux maires le pouvoir de délivrer les permis de construire, la décentralisation a soumis nos élus locaux aux pressions directes des aménageurs, sans hélas leur apporter les moyens de formation et d'information nécessaires, ni assurer aux associations de protection de la nature les moyens d'un contre pouvoir nécessaire.
Tous ces aménagements ruraux et urbains réduisent l'infiltration naturelle des eaux de pluies, augmentent les volumes d'eau transitant dans nos rivières, et réduisent les temps de transfert, au moment même où de nombreux scientifiques s'interrogent sur les effets des possibles modifications climatiques dues à l'effet de serre.
La fréquence et l’ampleur de ces inondations semblent toutefois s’accélérer depuis quelque temps : l’action humaine en est clairement responsable :
Les uns mettent en avant les transformations du paysage agricole car l’eau circule davantage et plus vite sur les sols dénudés en hiver après la coupe du maïs (qui a souvent remplacé les prairies), sans les obstacles que constituaient les talus et les haies du bocage (victimes du remembrement). Les autres accusent l’extension non contrôlée des zones urbaines qui imperméabilisent chaque année de nouveaux quartiers d’habitations ou d’activités économiques. Le pire est quand ces constructions ont été réalisées en zone inondable : les habitants ont alors les pieds dans l’eau à la moindre occasion. Or la décentralisation aurait favorisé un certain laxisme à cet égard.

25 novembre, 2007

Les chercheurs du public se bousculent au Medef




Volé dans LeMonde.fr:


Lundi 26 novembre, dès 9 heures du matin, des centaines de chercheurs joueront des coudes pour pénétrer 55, avenue Bosquet, au siège du Medef. Les dirigeants de l'organisation patronale sont inquiets... Comment feront-ils pour accueillir les 730 inscrits à la journée "Pourquoi se priver des docteurs : 1er Forum Ecoles doctorales - Entreprises" qu'ils organisent avec l'association Bernard Grégory, alors qu'on en attendait à peine 300 ?

En pleine contestation étudiante, le phénomène est réjouissant. Il montre que le fossé qui sépare, depuis des lustres, le monde de la recherche publique de celui de l'entreprise se comble, du fait des étudiants et chercheurs eux-mêmes. Les docteurs ont cessé de considérer que, en dehors de la recherche publique, il n'y avait point de salut. Confrontés à un taux de chômage de 11 % avec une pointe à 13 % pour les chimistes et les biologistes, selon les chiffres du ministère de l'éducation nationale pour 2006, ils poussent la porte des entreprises pour y trouver un emploi.

En revanche, ces dernières demeurent méfiantes. Les préjugés de ses dirigeants à l'encontre de chercheurs du secteur public ont la vie dure. La plupart continuent de voir en eux des professeurs Nimbus ou de doux rêveurs. Ils leur préfèrent les diplômés de grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce. Pire : un ingénieur qui poursuit son cursus par une thèse vaut moins sur le marché du travail que celui qui se fait embaucher dès sa sortie de l'école, disent les intéressés !

"APTITUDES SINGULIÈRES"
Conséquence : alors que les décideurs du monde entier mettent l'innovation en tête de leur priorité, et redoutent de manquer de " talents" pour conduire leur stratégie, alors qu'au niveau international, le diplôme de référence est le PhD, c'est-à-dire le doctorat, les 10 000 thésards français formés chaque année, ayant donc fait au minimum huit ans d'études après le bac, peinent à trouver un emploi dans le privé. Seulement 35 % sont embauchés dans une entreprise après leur thèse. Dans les services de recherche des grandes entreprises françaises, plus de la moitié des chercheurs sont des ingénieurs recrutés dès la sortie de l'école. Les docteurs ne représentent globalement que 16 % des effectifs, les autres postes étant tenus par des universitaires titulaires d'un mastère ou des techniciens supérieurs.

La participation à la rencontre du Medef est symptomatique. Une petite quarantaine de représentants d'entreprises seulement y sont inscrits. Les organisateurs s'attendaient à la situation inverse ! Car au sommet du Medef, on est convaincu de l'atout que présentent les docteurs pour l'économie française : "C'est une grande déperdition de savoir", déplore Véronique Morali, présidente de la commission Dialogue économique du Medef, et de Fimalac développement.

Pourtant, "les écoles doctorales ont évolué. Elles s'occupent plus sérieusement de la sélection, du suivi et de la formation complémentaire des thésards. Mais du côté des entreprises, ça bouge beaucoup plus lentement", confirme Jean-Claude Lehmann, ancien directeur de la recherche de Saint-Gobain et président du groupe de travail Futuris sur "l'emploi des docteurs".

La difficulté à se repérer dans le maquis des écoles doctorales, souligné dans le rapport Futuris publié en juin 2005, perdure et explique cette méfiance. Alors que les directeurs de ressources humaines connaissent bien la hiérarchie des écoles d'ingénieurs, la spécificité de chacune d'entre elles, ils n'ont aucun outil pour les aider à distinguer le bon grain de l'ivraie quand il s'agit d'écoles doctorales. "Il faudrait les labéliser", suggère Stéphane Demarquette, directeur international des ressources humaines pour la recherche avancée et fondamentale de L'Oréal.

D'autant que les candidats docteurs ne facilitent bien souvent pas la tâche des recruteurs. "Lorsqu'un doctorant se présente à un employeur, il ne doit pas passer, comme souvent, une demi-heure à raconter ce qu'il a fait pendant sa thèse sans avoir l'idée de poser une seule question sur le métier proposé ou le poste à pourvoir", prévient M. Lehmann.

D'un autre côté, cette passion qui caractérise les chercheurs doit aussi être considérée comme un atout. " Les chercheurs sont des personnes qui ont un fort engagement personnel. L'entreprise a besoin de ces gens passionnés à condition que leur engagement soit en phase avec l'entreprise", estime M. Demarquette.

L'Oréal recrute régulièrement de jeunes docteurs. "Parce que la thèse est une expérience professionnelle et que la recherche développe des aptitudes singulières au-delà de la discipline", poursuit-il. "Le docteur se situe dans un réseau international, il sait se remettre en question, mais aussi être tenace et avoir le courage de ses idées ; il est créatif, l'inconnu ne lui fait pas peur, et il sait rebondir après un échec", ajoute Martine Pretceille, professeur des universités et directrice de l'Association Bernard Grégory (ABG), qui se voue depuis vingt-cinq ans à la promotion du doctorat dans le monde économique. Chez L'Oréal, ces qualités sont suffisantes pour recruter un docteur, même si sa spécialité ne correspond pas du tout à celle de l'entreprise. Un astrophysicien a ainsi été récemment pressenti pour un poste à la suite d'une candidature spontanée : les télescopes qu'il utilisait pour scruter l'infiniment loin n'ont certes rien à voir avec les microscopes employés pour examiner les conséquences d'une crème sur un fragment de peau, mais " sa capacité à modéliser et la personne elle-même étaient plus importantes que sa spécialité", raconte M. Demarquette.

Pour vaincre les réticences, le Medef et l'ABG vont créer " un groupe de pilotage" réunissant des DRH et des directeurs d'écoles doctorales. Ils vont aussi organiser d'autres forums, en province, en 2008. A Lille, pour commencer.

22 novembre, 2007

Au boulot les prolots!





Pour la présidente du Medef, Laurence Parisot, le problème du pouvoir d'achat est "totalement objectif". Elle a alors suggéré comme réponse de supprimer la durée légale du travail, fixée à 35 heures par semaine. "Le pouvoir d'achat est une résultante d'une croissance au niveau minimum. Donc, la vraie question n'est pas comment je contribue à ce qu'il y ait plus de pouvoir d'achat, mais comment je contribue à ce qu'il y ait plus de croissance", a-t-elle affirmé, mercredi 21 novembre, devant l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF).


"Pour moi, il y a deux axes principaux à travailler : comment on fait pour baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises, c'est prioritaire, et deuxième chose, n'est-il pas temps d'aller plus loin sur la question de la durée du travail", a-t-elle ajouté. "Je me demande s'il ne faut pas accepter de mettre sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail", a-t-elle déclaré avant d'ajouter : "Tout le monde voit bien que le mécanisme des heures supplémentaires n'est pas suffisant."

"BALAYER TOUS CES MÉCANISMES TRÈS COMPLEXES"

Les dispositifs permettant déjà aux entreprises de travailler au-delà de 35 heures par semaine sont "rébarbatifs" et l'utilisation du contingent d'heures supplémentaires autorisé (220 heures/an) est "très lourd, car il supposait des négociations de branche", a-t-elle ajouté. "Ma préconisation, c'est de rendre les choses beaucoup plus simples en balayant tous ces mécanismes très complexes, et en revenant à la détermination du seuil de déclenchement des heures supplémentaires, branche par branche, ou entreprise par entreprise", a-t-elle dit.

Mme Parisot a par ailleurs indiqué ne pas savoir ce que le président Nicolas Sarkozy pourrait annoncer de manière imminente pour le pouvoir d'achat."Je sais autour de quoi certains ministres réfléchissent depuis quelque temps et la question de la durée du travail est un axe de réflexion", a-t-elle dit.


Après avoir affirmé (sur RTL hier il me semble) que le coût de la grève aurait un impact catastrophique et sans précédent pour notre économie aujour'hui meurtrie par les kollektivistes technocrates, elle en rajoute une couche...

Plus c'est gros mieux ça passe hein...

21 novembre, 2007

Petite lecture pour le week-end...

... bah oui c'est pas ma faute si on n'a qu'une quinzaine d'heures de cours en ce moment...

Déniché sur LE MONDE.fr (dans "Analyses")


Université : la grande défiance, par Luc Cédelle

Adoptée en août dans un relatif consensus, la loi Pécresse sur l'autonomie des universités suscite depuis la fin du mois d'octobre un vent de contestation qui n'a cessé de se renforcer.

Dans les assemblées générales, le message-clé, qui mobilise les étudiants est le suivant : cette loi organise la privatisation de l'université. Messages associés : son application mène à l'augmentation des droits d'inscription, à l'instauration de la sélection à l'entrée de l'université et à la suppression des filières non rentables.


Et pourtant, c'est faux : cette loi n'organise pas la privatisation de l'université. Elle n'augmente pas les frais d'inscription, n'institue pas de sélection à l'entrée de l'université, ne supprime aucune filière. Cela ne veut pas dire que personne ne tentera jamais de réaliser de tels projets. Ni qu'il n'existerait pas, dans cette loi, des dispositions permettant d'aller, à terme, dans ce sens. mais l'honnêteté oblige à dire que ce n'est pas dans la loi. Lors des discussions qui ont précédé son adoption, des engagements ont, au contraire, été pris pour écarter de tels projets, précisément en raison de leur caractère explosif.

Essentiellement technique (ce que récusent ses détracteurs), cette loi est destinée à donner plus de consistance au principe d'autonomie des universités, affirmé dès 1969 par la loi Faure, mais qui ne se traduisait qu'en matière pédagogique et scientifique et non dans la gestion financière. Le surcroît d'autonomie se manifeste par une "gouvernance rénovée", avec des conseils d'administration plus restreints et des présidents aux pouvoirs renforcés. Ainsi, le président pourra attribuer des primes aux personnels de l'établissement et recruter des agents contractuels. Chaque université disposera dans un délai de cinq ans d'un "budget global", géré par le conseil d'administration. Il ne sera donc plus nécessaire de faire remonter au ministère toute décision de gestion. La possibilité de recourir à des fonds privés pour financer des chaires ou des recherches, par biais de fondations d'entreprise mises en place au sein des universités, est élargie, mais cela ne veut pas dire que les entreprises vont pouvoir modifier les "maquettes" de formation. De manière optionnelle, les universités peuvent obtenir la gestion de leur patrimoine immobilier. Enfin, l'insertion professionnelle devient officiellement une de leurs missions.

Chacune de ces dispositions fait l'objet de la part des protestataires d'une interprétation violemment à charge. Ainsi, le renforcement du pouvoir du président et du CA est présenté comme un "absolutisme". Personne ne mentionne que d'éventuels excès pourraient être évités par l'instauration de règles internes comme la "charte démocratique" dont vient de se doter l'université Paris-12-Val-de-Marne : solution trop "raisonnable"... De même, le recours à des fonds privés est considéré comme venant nécessairement se substituer aux ressources budgétaires des établissements. La présence dans les conseils d'administration de personnalités extérieures, dont au moins un chef d'entreprise ou cadre dirigeant, est brandie - sans égard pour le fait que cela existe déjà - comme l'assurance que "le patronat" aura la haute main sur les programmes enseignés dans toute l'université.

Le fait que tout titulaire d'un baccalauréat pourra s'inscrire en licence, s'il s'est préinscrit au printemps précédent et que cette préinscription sera une condition pour bénéficier des conseils du service d'orientation de l'université est présenté dans les AG lycéennes comme la preuve d'une sélection masquée... puisque des propos dissuasifs pourraient être tenus au candidat en fonction de son profil scolaire et de ses notes.

Mais, qu'est-ce qu'une orientation dont les responsables seraient tenus de n'aborder que les points positifs ? Même l'affirmation de la mission d'insertion professionnelle de l'université et l'encouragement à développer des formations dites "professionnalisantes" sont présentés comme des abominations. "La professionnalisation est au contraire le plus court chemin vers la déqualification et la précarité", assène le texte adopté par la "coordination nationale" qui s'est tenue les 17 et 18 novembre à Tours.

LA SURENCHÈRE ANTI-MÉDIAS

A entendre les initiateurs du mouvement étudiant, tout ce qui n'est pas dans la loi y serait quand même. Cachée lors des concertations préalables, enfouie derrière le texte de la loi, la volonté de privatisation de l'université relève pour eux d'une évidence que les médias, à commencer par les spécialistes des questions universitaires, auraient soigneusement dissimulée avant qu'ils ne fassent éclater la vérité. Ce scénario implique que tout discours modéré tenu sur cette loi procède d'une complicité politique avec le gouvernement, les intérêts privés, bref, "les pouvoirs". C'est pourquoi, pour protéger son postulat de départ - une loi "qui signifie la privatisation de l'enseignement supérieur" -, le mouvement est condamné à la surenchère anti-médias qui, d'avance, fournira la seule explication à son échec possible.

Ce postulat n'est pas tombé du ciel. Il a été méthodiquement propagé par certains groupes présents en milieu universitaire et dont le point commun est de s'inscrire dans la mouvance de l'ultra-gauche. D'où la polémique sur la "poignée d'agitateurs" qui auraient artificiellement bâti un mouvement, en recourant à son savoir-faire éprouvé. Polémique biaisée, car cette éternelle théorie du complot a sa part de vérité, mais ne répond pas à la question principale : pourquoi les étudiants se sont-ils laissé faire ? Pourquoi est-on passé en quelques jours, comme sur le site parisien de Tolbiac, de vingt-cinq "gauchistes" estampillés à un amphi bondé ? Et pourquoi le même processus s'est-il reproduit dans toute la France, qui, même étudiante, n'est pas d'extrême gauche ?

La question est large : elle s'adresse aux partis politiques "de gouvernement", inaudibles sur ce sujet, aux médias, bien sûr, dont la crédibilité est à rétablir, mais aussi au monde de l'entreprise, qui devrait quand même se demander pourquoi il prend si facilement des allures de loup-garou. Elle s'adresse aussi à l'UNEF qui, après avoir donné son aval à la loi, la rejette aujourd'hui au point de sembler cautionner le mot d'ordre d'abrogation. Cette question s'adresse à quiconque ne peut se satisfaire qu'il y ait deux jeunesses, dont l'une minée par la précarité étouffe d'angoisse. Elle s'adresse enfin au gouvernement lui-même qui, en promettant 5 milliards sur cinq ans à l'enseignement supérieur mais en omettant de porter l'effort dès cette année sur la réussite en premier cycle a suscité des attentes qu'il déçoit.

Luc Cédelle

17 novembre, 2007

Terroristes!

"Les grévistes sont des pouffiasses au même titre que Ségolène Royal" par J.P. Elkabbach

Hilarant.

Voici un tout autre point de vue. Et pas des moindres.

Merci Marc Gandais pour l'avoir déniché

Petite précision toutefois: grève pendant le week end, mais on touche pas aux trains pourles connards de footeux qui vont aller voir leur match de foot.
Chacun ses intérêts hein...

14 novembre, 2007

Nostalgie


A Dieu Chirac - Ce qu'on peut retenir !!
Vidéo envoyée par titoo57
Ah ce bon Chichi... Que du bon comparé à la misère dans laquelle on est...
Merci France2 (sic)

Debout! (2)

Niéééééé 'l'est con le moche! (Bataille&Fontaine)

Au boulot les feignasse, ou le plagiat de Michel Sardouille en France
La vidéo-clip qui va avec, achement bien comme diraient les autres.

Contiuons sur la belle vague bleue, avec notre Finkielkraut national:
Un mouvement absurde, odieux et dangereux pour notre grrrrrande République! Aux armes citoyens!

Petit rappel Mr Finkielkraut, la majorité des doyens d'universités ont voté une motion de censure contre la loir LRU (dont la quasi-totalité des doyens de facs de droit(e)? si ma mémoire ne flanche pas).
L'université française à la Pécresse, c'est une "ouverture" aux investissements privés. Donc à terme (et déjà maintenant) l'Etat va se désengager de ses obligations, il va laisser les collectivités locales (qui ne voient déjà pas l'argent censé être investi dans la décentralisation par ailleurs) la lourde charge de rémunérer les profs.
Profs du publics qui sont, eux aussi menacés, par la possibilité par les universités d'engager des profs en CDI. Exit le statut de la fonction publique.
Bon ensuite, ça on le sait, les investissement privés iront là où ça rapporte. Exit les filières "déficitaires" de lettre, etc.
Par contre pour les diplômes nationaux au rabais, j'ai pas compris. Faudra qu'un gauchiste m'explique. Manu, si t'es motivé...
Les représentants étudiants et universitaires seront réduits aux CA au profit de chefs d'entreprise (pour moi il aurait juste fallu(sse) les ajouter, 'fin bon) et le Président aura des pouvoirs accrus (encore heureux qu'ils aient rajouté le fait qu'il doit être obligatoirement un universitaire, sinon bye bye le public, ou du moins ce qu'il en reste).

J'oublie certainement bon nombre d'énormités, mais je soutiens à fond le mouvement anti-LRU. Je vous ferai aussi part des avis de Mr Baguenard et Mme Louis-Pécha, docteurs brillants respectivement en droit constitutionnel et droit civil, et autre, que l'on devrait rencontrer vendredi au cours d'une réunion d'information pour la filière Droit, 1ère année.
(eh oui!)

Pour ma part, je fais grève sur mon temps libre... C'est déjà pas mal non?

Et puis pour les régimes spéciaux et autres revendications (réforme Dati notamment)... Oui à la solidarité avec les contestations, mais faut peser un peu aussi. Ne leur faisons pas trop confiance dès le début, ils seraient capables de nous lâcher s'ils sont rassasiés...

13 novembre, 2007

Debout!

Bon allez c'est décidé.

Je (re)commence un blog.

De qualité si possible.

Ciao les potos,

Mao.