29 novembre, 2007

Que fait la peau lisse (oui je sais)


Plusieurs blessés dans une manifestation étudiante à Nantes

LeMonde.fr

Mardi 27 novembre 2007 vers 17 h 30, à Nantes (Loire-Atlantique), une manifestation d'étudiants et de lycéens contre la loi Pécresse a donné lieu à des affrontements avec la police qui ont fait plusieurs blessés, dont un lycéen de 17 ans grièvement atteint à un oeil.

Environ 3 500 manifestants, en majorité lycéens, ont d'abord défilé dans le calme, puis le cortège a bifurqué vers le rectorat, où étaient postés près de soixante-dix policiers et gendarmes. Trouvant le portail clos, et après avoir enfoncé un grillage, un millier de manifestants s'est engouffré dans le parc du rectorat, désormais face aux gendarmes mobiles et aux policiers, surpris.


"ILS SONT EN TRAIN DE TIRER SUR DES JEUNES !"

A l'intérieur du bâtiment, "le recteur est en contact téléphonique permanent avec le directeur de cabinet du préfet", raconte le commissaire Yves Monard, directeur départemental de la sécurité publique."Quand le recteur a dit OK, je n'ai pas vu l'intérêt d'attendre", dit-il. "Je suis allé voir les manifestants pour leur demander de partir gentiment. En leur disant : si vous ne partez pas, on sera obligé d'intervenir." Essuyant un premier refus, le commissaire réitère sa demande. Moins d'une minute plus tard, il fait évacuer.

Les forces de l'ordre, casquées, avec boucliers et matraques, chargent sans répit. Dans la mêlée, ils frappent, reçoivent des coups de pied tandis qu'à l'arrière la clameur s'élève : "Etudiants, non violents, on va partir !" Les coups pleuvent devant les photographes. En dix minutes, les manifestants refluent vers la sortie. La violence de l'affrontement surprend. La police veut aller vite pour éviter que d'autres manifestants ne pénètrent dans le parc, et ne se trouve en difficulté. "Sinon, à l'intérieur, ça devenait ingérable", dit le commissaire. Il veut éviter toute incursion dans le bâtiment.

Depuis la rue, quelques pierres sont lancées. Les policiers en civil de la brigade anticriminalité (BAC) prennent le relais. Des Flash-Ball sont dirigées vers les manifestants. Un coup part vers la foule, stupéfaite, qui recule. "On a tiré un coup de Flash-Ball parce que c'est un moyen de dissuasion qu'on utilise en cas de projectiles", souligne le commissaire. Mais Pierre, un lycéen de 17 ans, reste à terre, livide, blessé entre l'arcade sourcilière et la tempe. "Mais ils sont en train de tirer sur des jeunes !", s'indigne une infirmière du
campus. Alertée, elle veille sur la victime jusqu'à l'arrivée des secours qui le transportent aux urgences.

DEUX AUTRES MANIFESTANTS HOSPITALISÉS

"La perte de l'œil n'est toujours pas écartée", s'inquiète son père, aujourd'hui, dans le quotidien nantais Presse-Océan. Flash-Ball ? Coup de matraque ? Les circonstances restent floues. Selon la préfecture, "il semble que la blessure du jeune homme soit intervenue avant l'unique tir de Flash-Ball." A Nantes hier, l'incident a ému l'UNEF, la FSU, la FCPE et la CGT.

Deux autres manifestants et un policier ont été hospitalisés. Le bilan officiel fait état de dix victimes parmi les forces de l'ordre. Bilan qui laisse sceptiques les assemblées générales d'étudiants, réunies mercredi. Où le récit des incidents a soulevé la colère. D'autant que trois lycéens et deux étudiants étaient encore en garde à vue.


Mais ça va où là?

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