14 septembre, 2008

Bim dans les dents!

Tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et le Venezuela,
LE MONDE 12 septembre 2008

Rien ne va plus entre les Etats-Unis et le Venezuela. Après la décision, jeudi 11 septembre, du président vénézuélien Hugo Chavez d'expulser l'ambassadeur américain, Washington a souhaité, vendredi, faire de même avec le représentant vénézuélien aux Etats-Unis. Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a ainsi annoncé qu'il avait signifié à l'ambassadeur du Venezuela aux Etats-Unis qu'il serait "expulsé". Jeudi, le département du Trésor américain avait déjà fait savoir qu'il avait pris des sanctions contre deux hauts responsables des services secrets et un ancien ministre du Venezuela accusés d'"aide matérielle aux Forces armées révolutionnaires de Colombie dans leur trafic de drogue".

Dans une intervention télévisée, jeudi, Hugo Chavez avait présenté sa décision comme un geste de solidarité envers la Bolivie. Le président Evo Morales accuse en effet Washington de soutenir les manifestations d'opposition au vote d'une nouvelle Constitution, qui ont commencé il y a deux semaines. Ces affrontements ont déjà fait au moins huit morts et vingt blessés. Evo Morales avait lui-même exigé, mercredi, le départ de l'ambassadeur états-unien de La Paz.


"ALLEZ AU DIABLE !"

La décision du président vénézuélien est intervenue quelques heures après l'arrestation d'un groupe de conspirateurs présumés, soupçonnés d'être soutenus par les Etats-Unis et de vouloir renverser, voire assassiner, Hugo Chavez. Le groupe serait composé d'anciens et d'actuels officiers de l'armée. Pour le président vénézuélien, "derrière ces soldats à la retraite, il y a l'opposition politique désespérée et derrière [elle], il y a l'empire nord-américain".

Dans son intervention télévisée de jeudi, Hugo Chavez n'avait pas mâché ses mots contre les Américains. "Allez au diable, yankees de merde ! Nous sommes un peuple digne, allez en enfer cent fois !", avait-il lancé. Anticipant la décision de Washington, M. Chavez avait également souhaité le retour de l'ambassadeur vénézuélien en poste à Washington "avant qu'ils le mettent à la porte de là-bas". Le Venezuela renverra un ambassadeur aux Etats-Unis "quand il y aura un nouveau gouvernement aux Etats-Unis", avait-il ajouté. Le président vénézuélien avait enfin ordonné une réduction des vols des compagnies américaines à destination de Caracas, en réaction à des propos de l'administration américaine sur le manque de sécurité dans les aéroports vénézuéliens.

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