08 avril, 2008

Descente policière à Pékin, dans un bar de lycéens français




Le Pure Girl Bar, à San Li tun, dans l'est de la capitale chinoise, fait partie de ces bars où les jeunes du lycée français de Pékin se rendent le week-end. Le quartier regroupe nombre d'ambassades et de bars pour touristes ou expatriés. Il n'est pas rare de s'y voir proposer du cannabis par des dealers africains. Vendredi 4 avril au soir, un lycéen d'une quinzaine d'années devait y fêter son anniversaire. Un raid antidrogue de la police chinoise a gâché la soirée.

Laurent (nom d'emprunt), 18 ans, élève du lycée français, raconte : "On était dans une salle au fond. On a entendu des cris, du verre brisé, puis les flics étaient là, ils pointaient des fusils vers nous. Certains parlaient anglais et disaient "don't move". Ils nous ont fouillés et fait asseoir. Cinq ou six copains du lycée français se sont fait embarquer. La plupart étaient mineurs. On n'a pas vu comment, on était dans une autre salle. Ils m'ont raconté qu'on leur avait attaché les mains avec des filins en plastique et mis une cagoule. Au commissariat, ils ont été forcés de s'agenouiller, toujours avec les cagoules." Le lycéen poursuit : "Une Chinoise de 16 ans, du lycée, était assise sur un manteau où ils ont trouvé quelque chose. Ils voyaient bien que ce n'était pas le sien. Au commissariat, elle a été déshabillée. Elle est sous le choc."

Selon les témoins, certains ont reçu des coups. La jeune fille qui a été fouillée a eu un sac plastique placé sur la tête. Alertés, les parents français ont récupéré leurs enfants en apportant les papiers d'identité au commissariat - sauf un, âgé de 19 ans, dont le test d'urine serait positif. La police aurait déclaré au père qu'il serait détenu quinze jours, sanction administrative qui se fait sans jugement.

VIDÉO DE L'OPÉRATION

Sur la chaîne pékinoise BTV3, l'émission "La loi en action" (visible en français sur le site Aujourdhuilachine.com) a montré la préparation du raid. On voit les policiers parler d'un suspect portant un sac qui contient, selon eux, "quelque chose d'illicite". "Des officiers en civil ont déjà repéré les criminels. Lorsque nos officiers spéciaux se seront montrés, ceux en civil changeront d'attitude, et les officiers spéciaux se diviseront en trois groupes", dit l'un des chefs. L'assaut est donné. La caméra suit les policiers. Certains sont équipés comme pour une opération antiterroriste. On ne voit pas les arrestations. Selon les témoins, d'autres clients étrangers ont été arrêtés et malmenés, dont des Africains et des Russes.

Fin septembre 2007, dans le même quartier, des policiers avaient tenté d'embarquer toute personne noire de peau. Le fils de l'ambassadeur de Grenade s'était retrouvé en garde à vue. A l'approche des Jeux olympiques d'août, "cet incident révèle, après la condamnation d'Hu Jia, un accroissement du rôle des organes de sécurité dans l'appareil, écrit dans une lettre ouverte, à Pékin, un universitaire français spécialiste de la Chine... Le gouvernement chinois se sent en quasi-état de guerre. Excités, violents et radicaux ont le vent en poupe".

Brice Pedrolettti, correspondant du Monde à Pékin


France - Chine, même combat!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour à tous,
ce qui n'est pas dit dans tous les articles que je lis au sujet de cette opération c'est que le jour avant un adoléscent de 2nd avait été retrouvé en coma éthylique à 14h et qu'il y avait eu une plainte des parents. Je travaille aussi à Pékin en ce moment et j'en ai déjà retrouvé dans les rues ou dans les fontaines des résidences.
Quand au Pure Girl Bar il s'agit d'un "bar a 10 kuai" ou pour l'équivalent d'un euro on peut avoir une vodka-red-bull, autrement dit c'est un endroit plutôt glauque ou les gens vont pour s'en coller une bonne.
Après ça comme partout il est interdit de boire avant 18ans, la seule différence c'est que les chinois sont beaucoup plus stricts lorsque quelqu'un ne respecte pas une règle, et les policiers restent des policiers, lorsqu'ils font une opération ca tape et ils ne sont pas fan de la dentelle.

Mao a dit…

Qui es-tu, ô anonyme qui parcours mon blog? :)