26 mars, 2008

Les anciens de l’OAS bienvenus sous l’Arc de triomphe



Les nostalgiques de l’organisation factieuse ont l’autorisation de ranimer la flamme sur la tombe du Soldat inconnu le 26 mars.

Nouvel épisode du regain d’activisme des nostalgiques de l’OAS. Sous couvert d’une association intitulée Souvenir du 26 mars, ils ont obtenu, comme l’an dernier, l’autorisation d’organiser, le 26 mars prochain, une cérémonie de ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe, à Paris. L’initiative, relayée par l’ADIMAD-OAS, vitrine des anciens activistes de l’organisation terroriste, vise à rendre hommage aux participants à la manifestation insurrectionnelle de la rue d’Isly, le 26 mars 1962, à Alger, à l’appel de l’OAS.

Dopés par la loi du 23 février 2005, qui institue l’indemnisation des ex-terroristes en cavale, encouragés par l’effarante promesse de Nicolas Sarkozy, pendant la campagne présidentielle, de reconnaître les manifestants de la rue d’Isly « morts pour la France », les artisans de la réhabilitation de l’organisation factieuse appellent leurs sympathisants à « soutenir et participer massivement à cet hommage », dont ils espèrent faire une démonstration de force politique.

L’Anpromevo, association de défense de la mémoire des victimes de l’OAS, a vivement réagi à l’annonce de cette initiative, dont elle plaide l’interdiction auprès du Comité de la flamme, en charge de l’organisation de cérémonies sous l’Arc, de la préfecture de police et du secrétariat d’État aux Anciens Combattants. « La représentation sous l’Arc de triomphe d’une association constituée d’anciens factieux, membres d’une organisation séditieuse, terroriste et raciste, et d’assassins de militaires et de fonctionnaires d’Etat, ne peut que susciter l’indignation des représentants du monde combattant et l’incompréhension de ces jeunes générations dont les pouvoirs publics exigent le respect à l’égard des institutions et des valeurs républicaines », souligne Jean-François Gavoury, président de l’Anpromevo. Pour l’association, « cette opération exploite les douleurs du monde rapatrié » et traduit « un dévoiement scandaleux de la portée symbolique des cérémonies du souvenir sur le site de l’Arc de triomphe ». Des critiques relayées par les sénateurs (PCF) Guy Fischer et Nicole Borvo-Cohen-Seat, dans une lettre adressée à Alain Marleix, secrétaire d’État aux Anciens Combattants. « Si cette autorisation venait à être maintenue, nous nous verrions dans l’obligation, aux côtés des familles des victimes de l’OAS, de nous opposer à la tenue de cette manifestation sur l’un des sites les plus sacrés de notre mémoire », préviennent-ils. Une interpellation à laquelle n’a répondu, jusqu’ici, qu’un assourdissant silence.

Lucie Martin pour l'Humanité

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