10 janvier, 2008

Quelle Europe pour la Paix?

Quelle Europe pour la Paix ?

Par Monique Chemillier-Gendreau,Professeure émérite de droit international à l'université Paris VII

C'était Mercredi 9 janvier à 20h30 Faculté des Lettres et Sciences Sociales "Victor Ségalen"

Résumé:

Il est urgent que le citoyen se réapproprie les enjeux fondamentaux de la paix, de la sécurité et de la défense qui nous concernent au même titre que notre système de santé ou l'éducation de la jeunesse.L'Europe représente à cet égard un grand espoir de Paix pour les peuples. Comme l’écrit Monique Chemillier-Gendreau “l'abolition de la peine de mort, clé d'entrée dans l'Europe, donne un indicateur fort d'une dimension désormais commune, celle du respect de la vie et de l'élimination de la violence entre les États membres.Ces deux éléments pourraient laisser croire à la construction d'une communauté politique d'un genre nouveau. Il s'agit malheureusement d'un trompe l'oeil. La mort que l'Europe semble épargner à ses habitants, elle l'exporte ailleurs sans états d'âme... Les industries d'armement européennes, florissantes, nourrissent l'exportation des armes qui alimentent elles-mêmes des conflits ailleurs.”Il s'agit donc de débattre du type d'Europe que nous voulons, une Europe puissance militaire, à l'instar des États-Unis, ou une Europe qui pèserait pour d'autres relations au niveau mondial, fondées sur la paix et la justice.Il est urgent de conduire cette réflexion, car nos dirigeants s'apprêtent à le trancher sans demander son avis au peuple. En effet, le Traité Modificatif Européen qui sera bientôt soumis aux seules Assemblées reprend mot pour mot, à quelques virgules près, le texte du Traité Constitutionnel que les électeurs ont rejeté en 2005 : soumission à l'OTAN et militarisation accrue ; seul l'article sur le recours à la consultation du parlement européen est supprimé.


C'est pendant 2h15 de conférence-débat que Monique Chemillier-Gendreau a dressé un tableau peu glorieux de la situation. Elle confiait elle-même son pessimisme quant à la tournure des choses, par rapport à l'Iran, au nucléaire, au Pakistan, à la France. Mais c'est un pessimisme relatif puisque constructif (un peu dans le sens où lorsque le Parlement allemand souhaite dissoudre le Gouvernement, il doit faire une dissolution constructive: sous condition de soutenir le prochain Gouvernement. Là c'est complètement la même chose, la professeure ne se contente pas d'exposer les faits, elle les analyse et propose bien des solutions, même si parfois bien utopiques :) ).
Alors on pourra dire ce qu'on veut, mais il n'est pas difficile de remarquer que par exemple en France, les médias sont dirigés par de grands groupes d'armement. Les contrats internationaux avec la France sont (presque) exclusivement des contrats d'armement.
OR
S'il y a bien une phrase à retenir de la conférence, c'est bien celle-ci:
En matière de sécurité, les armes ne sont pas la solution. Elles sont le problème.
Simple. Mais ça en dit long.
Monique Chemillier-Gendreau nous montre une formidable tragicomédie. Grotesque et grave, voyez? Genre je vous pose la situation.

En Europe, il existe un organe extrêmement démocratique, juste, relativement efficace, et qui a la force d'imposer la Paix. C'est la Cour Européenne de Justice.
Bon je vous passerai la critique sur l'ONU qui souhaitait imposer aux Etats le fait d'interdire la guerre (interdire la premiere fonction régalienne à un Etat, c'est toucher directement à sa souveraineté, d'où la profonde ignorance des articles de la Charte de l'ONU portant sur la paix, toussa, plus de précisions dans les travaux de la juriste). Mais la CEE puis UE s'est fondé sur des accords économiques, et l'état de Paix durable et qui nous paraît aujourd'hui bien ancré, est effectif au sein de l'UE.
Paix et Justice doivent nécessairement aller ensemble, d'où toutes les institutions européennes. Malgré leurs grandes influences technocrates, bureaucrates, malgré le fait que c'est sur la base du volontariat qu'un Etat peut se retrouver devant la Cour Européenne de Justice (Justice limitée mais bien là), on peut assurer la Paix sans altérer la souveraineté étatique. Et c'est ça qui est intéressant.

Il y a bien des choses qui, pour nous, européens, sont parfaitement concordants avec nos valeurs. C'est un très beau début en tout cas.
Mais dans les faits, c'est tout autre chose.
Ce que l'on défend à l'intérieur de l'Europe, la paix que nous préservons au sein de l'UE, nous l'exportons dans le monde.
Les armes ne sont pas faites pour être stockées.
Alros il faudra bien les utiliser.
Contrats.

...

Et les valeurs?

...

Et l'avis du citoyen éclairé?

...

Et comment éclairer les citoyens?

...

Enfin c't'un débat long et complexe, mais qui se doit d'être abordé.
Je suis pas fan fan de la sécurité, toussa. Mais pour Monique Chemillier-Gendreau, l'Université européenne pour la Paix, et bien d'autres, les questions de sécurité doivent revenir au peuple libre, éclairé et informé.
C'est à nous de décider comment nous nous protégerons. Et avec qui, toussa...

Si vous voulez plus de précisions sur la conférence, ou sur le mouvement qui se crée autour de la Défense commune en Europe, je serai ravis de vous dresser un tableau plus structuré et de vous diriger vers des personnes très compétentes parce que je vous avouerai que j'ai la grosse flemmasse de parler.

Bises

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